STREET ART – Français, né en Amérique du Sud, vivant à Los Angeles, Mambo est un artiste aux influences multiples. Ce fan de skate vient a réalisé l’affiche du Vans Downtown Showdown, qui a eu lieu ce week-end à la Grande Halle de la Villette. Rencontre…

Des murs de rue destroy de Sao Paulo à ceux nettement plus épurés du centre Pompidou, l’univers artistique de Mambo, de son vrai nom Flavien de Marigny, est resté le même. Ses œuvres sont faites de courbes que l’on pourrait croire sorties d’un skatepark et de couleurs vives, pleines d’énergie… Il n’en fallait pas plus pour que la marque californienne Vans lui confie l’affiche de son contest parisien…

La culture skate, ça te parle ?

Je skate, mais mal. Par contre, je suis un passionné. J’ai débuté le skate vers 10-12 ans, en Argentine, mais je faisais aussi beaucoup d’autres choses : de la photo, du dessin, de la musique… A un moment, il a fallu choisir, on ne peut pas tout faire bien, et j’ai choisi la peinture. Mais pour moi, le skate a toujours été synonyme de bande de potes et d’une énergie extraordinaire. J’ai beaucoup d’amis dans la culture skate, et il y a un nombre de talents fou…

Comment t’es-tu retrouvé à faire l’affiche du Vans Downtown Showdown ?

sidebar_graphicJe suis ami avec le skateur Alexis Jauzion, qui travaille pour Vans. C’est assez naturellement qu’il a pensé à moi puisque j’étais français, que je connaissais bien Paris tout en vivant en Californie, là où est installée la marque, et que je suis issu de la culture street art. J’ai tout de suite été intéressé par le projet artistique qu’il me présentait.

Justement, quel était ce projet ?

L’idée d’Alexis, qui m’a beaucoup plu, était de se moquer gentiment des clichés que pouvaient avoir les étrangers, et notamment les Américains, sur la France. Les montrer dans un style plus fidèle. C’est pourquoi on trouve sur l’affiche des danseuses de Cancan, ou Arsène Lupin. On ne voulait pas tomber dans le béret-baguette-fromage non plus.

As-tu l’impression que le street art a évolué ?

Je pense que le street art est un art comme un autre, comme le design, l’architecture, la peinture… La limite entre tous ces arts est très ténue. Je suis sûr que si Picasso était encore vivant, il serait à fond derrière ceux qui peignent sur des murs. J’ai rencontré Nikki de Saint-Phalle étant plus jeune, et elle était fascinée par les graffitis… Donc oui, le street art est un art, et à ce titre il évolue comme tous les autres arts et il s’inspire de son environnement direct. C’est pour cela que j’aime tant voyager et m’inspirer de tout ce que je vois.

Tu as vécu en France, au Chili, en Argentine, au Brésil, maintenant aux Etats-Unis, un vrai globe-trotter…

Un proverbe africain dit : « Si tu ne peux pas étudier, voyage. » Moi, je n’ai pas fait les Beaux-Arts, mais mes voyages m’ont apporté toutes ces influences et cette créativité dans mon travail. C’est le plus important. L’école de la vie, comme on l’appelle. Maintenant, j’ai même transmit le virus à ma femme et à mon fils. Découvrir Los Angeles a été super pour cela, il y a une atmosphère artistique débordante dans cette ville…

PROPOS RECUEILLIS PAR RENAUD CECCOTTI-RICCI